Historiquement réservé à une clientèle institutionnelle ou fortunée, ce type de placement qui consiste à investir dans des entreprises non cotées en passant via des fonds spécialisés, connaît un engouement sans précèdent. Un décryptage de Bertrand Tourmente, fondateur d’Althos Patrimoine
Private equity : comment ça marche ?
Comme pour les fonds investis en actions et/ou en obligations cotées, les fonds de private equity sont gérés par une société de gestion. [...] Le but est de prendre des participations minoritaires ou majoritaires au capital des entreprises sélectionnées puis de les accompagner dans leur développement afin d’obtenir le rendement le plus élevé possible lors de leur revente.
Pour augmenter le rendement, les sociétés de gestion ont souvent recours à l’endettement. Cette méthode permet de bénéficier d’un effet de levier : en cas d’acquisition financée à 50% par de la dette, le rendement des investisseurs sera globalement doublé en cas de succès de l’opération.
Contrairement aux idées reçues, le private equity n’est pas plus risqué que les actions cotées. La véritable différence tient à la liquidité du placement, celle-ci étant faible pour les fonds de private equity tandis qu’elle est forte pour les actions cotées.
Quelles sont les modalités d’investissement ?
En effet, contrairement aux Sicav et FCP classiques, la plupart des fonds de private equity sont des fonds à échéance, c’est-à-dire que les investissements effectués sur ces véhicules sont bloqués pour une durée prédéterminée, généralement supérieure à 5 ans. [...]
Ce type d’investissement s’adresse donc aux particuliers bénéficiant d’un horizon de placement de 8-10 ans. Par ailleurs, avec un seuil d’investissement minimal de 100 000 euros, les investisseurs doivent bénéficier d’un patrimoine financier conséquent.
Privilégier le capital-développement et l’immobilier
Le domaine du private equity recouvre différentes stratégies d’investissements aux résultats parfois très variables. Selon nous, les fonds les plus intéressants sont ceux spécialisés dans le capital-développement, ayant pour but d’investir dans des PME ou ETI déjà bien installées sur leur marché, cherchant des capitaux pour accélérer leur croissance.
Cette logique s’oppose à celle du « venture capital », dont le but est d’investir dans des startups dont la viabilité reste encore incertaine. Ce type d’investissement est souvent à bannir pour les particuliers, le taux d’échec au sein de ces fonds étant trop élevé pour offrir un rendement substantiel et un risque maîtrisé. [...]
Le private equity en immobilier offre quant à lui des opportunités intéressantes. L’idée est ici d’acheter un bien immobilier « obsolète », de le rénover conformément aux besoins du marché, de le louer à prix fort et enfin de le revendre à un prix élevé. Grâce à l’effet de levier associé à ces opérations, le rendement final pour l’investisseur peut être significatif.
Il est donc important de bien choisir son fonds de private equity. Malheureusement, les classements n’existent quasiment pas. Le choix d’un fonds nécessite donc de bien se renseigner en amont ou d’être correctement conseillé pour éviter les mauvais placements.
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