Depuis le début de l’année, DNCA Évolutif réalise une performance négative de -3,88% contre -2,25% pour sa catégorie dans un contexte de marché plus volatil.
Retour des anticipations d’inflation, tensions géopolitiques ou encore désynchronisation de la croissance mondiale : ces motifs ont justifié la préférence pour les actions, en échange d’un pilotage dynamique de l’exposition. Cette dernière est passée de 65% début 2018 à 70% en mars pour profiter des regains de risques ponctuels en renforçant les fortes convictions.
Suite à des prises de profit sur la partie cyclique du portefeuille et sur des titres défensifs aux valorisations attractives, les actions ont été réduites de 10% à fin avril, puis renforcées en septembre (65%).
Côté stratégie action, Pierre Pincemaille conserve sa préférence pour les entreprises peu endettées qui ne souffriront pas de la remontée des taux. En complément, la recherche de rendements élevés et de croissance à un prix raisonnable est maintenue.
Nous retrouvons, par exemple, les valeurs pétrolières au business model stable comme Shell et Total, qui bénéficient de la hausse de la demande de gaz en Chine et dont les activités de raffinage profitent de la hausse du prix du baril.
Bien que les performances du secteur des télécoms soient décevantes, les convictions en portefeuille sont conservées voire renforcées comme Deutsche Télécom et Orange, grâce à leur profil de risque toujours attractif.
Par ailleurs, l’équipe de gestion a renforcé l’exposition aux pharmaceutiques (via Sanofi et Novartis). Elle estime que ces deux sociétés en ont fini avec les importantes tombées de brevets et une R&D insuffisante : de nouveaux médicaments sont en cours de lancement et une nouvelle génération de managers participe activement à la transformation de ces sociétés.
Début octobre, le fonds se compose à 91% de grandes capitalisations, pour traverser plus sereinement les pics de volatilité. Les small et midcaps investies sont des valeurs liées au secteur pétrolier (Vallourec) ou à la thématique de la transition digitale, comme Sopra Steria ou la société espagnole de services informatiques et de défense Indra.
Côté taux, le portefeuille maintient une maturité courte (< 2 ans) pour ne pas être impacté par la hausse de l’inflation et par la hausse de taux. Ce positionnement génère en contrepartie un faible rendement actuariel (environ 1%) contrebalancé par le rendement de la poche actions (3,2%). Enfin, les gérants adoptent une stratégie opportuniste avec l’obligation Vallourec 2024 qui offre un rendement supérieur à 6%.
Avec une performance annualisée sur 3 ans de 2.16% (vs 3% pour sa catégorie), DNCA Évolutif tarde, ces dernières années, à rattraper son retard sur sa catégorie. Dans cette attente, ce fonds honore toujours son objectif de préservation du patrimoine et de génération de rendement sur le long terme. Souhaitons que son positionnement actuel, pro rotation sectorielle au profit des valeurs values, lui soit favorable.
Céline Leurent est responsable analyse financière chez Nortia.