Va-t-on assister à une ruée vers « l’or vert » ? A première vue, le secteur de la marijuana semble prometteur : alors que les États-Unis ont déjà légalisé l’usage récréatif du cannabis dans 11 États, le Canada a également franchi le pas le 17 octobre dernier en autorisant sa consommation à l’échelle nationale. Et les Nations-Unies estiment à 2,9% la part de la population mondiale consommant cette substance...
Cet assouplissement législatif n’a pas été sans effet sur les marchés : Tilray, société spécialisée dans l’usage pharmaceutique du cannabis, a en effet vu son cours de bourse s’apprécier de 1.100% entre son introduction en bourse, en juillet 2018, et mi-septembre (l’entreprise étant la première à accéder au Nasdaq).
Du côté des perspectives de croissance, les chiffres ont de quoi donner le tournis. Avec une croissance annuelle de 30%, le marché devrait représenter 500 milliards de dollars d’ici à 2029, selon Schroders.
Le cannabis représente par ailleurs une opportunité pour les secteurs de l’alcool, des sodas ou encore de la pharmaceutique. Ces industries profitent en effet de l’engouement dont jouit actuellement le cannabis en l’intégrant à leurs produits.
Reste que le cannabis ne représente au mieux, pour l’investisseur, qu’un marché de niche.
Challenge met ainsi le doigt sur la spéculation réalisée autour des « weed companies ». Après avoir connu une hausse en flèche à son introduction, Tilray a ensuite vu sa capitalisation divisée par deux en septembre. Ce « mini krach » illustre en somme l’instabilité d’un marché pour le moins atypique à l’instar des cryptomonnaies.
De son côté, Schroders rappelle que la croissance du marché légal de la marijuana est intimement corrélée à l’évolution de son statut, qui fait encore largement débat à travers le monde même si la tendance est à l’assouplissement.
Le rapport de la société de gestion souligne enfin les coûts environnementaux ainsi que les risques sanitaires qui pourraient bien entraver le dynamisme du secteur.
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